Ils et elles nous soutiennent
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A l’heure où la transition écologique et sociale s’impose, il est indispensable de repenser le politique et ainsi la manière dont la société repense les liens et la coopération. Au-delà du tout marché ou de la logique descendante de l’État, la Sécurité économique et sociale offre une alternative permettant de mettre en œuvre une mutualisation de la valeur à la fois par le partage des richesses et la garantie de l’emploi. Elle constitue ainsi un pilier innovant d’un système économique à réinventer en commun, sur de nouvelles bases.

Avec un ancien collègue de promotion, nous avons fondé l’entreprise Esker à Lyon que j’ai quittée dans les années 2000 alors qu’elle employait déjà plus de 300 salarié.e.s. Notre activité principale était le progiciel qui nécessite de gros investissements immatériels en recherche et développement. Cela signifiait des salaires à assurer tous les mois en vue de produits qui n’étaient disponibles et donc commercialisés que quelques années plus tard. La Sécurité économique et sociale aurait permis de financer une grande partie de ces salaires et nous aurait permis d’aller plus vite dans notre développement.

Je suis dirigeant d’une entreprise d’ébénisterie qui existe depuis plus de trente ans. Nous avons réussi à augmenter progressivement nos effectifs et nous formons désormais une équipe de 9 personnes. Il s’agit de personnes fortement qualifiées qui aiment leur art et leur métier. Comme beaucoup de dirigeants de PME, j’ai l’œil en permanence rivé sur le carnet de commandes car je n’aimerais pas avoir à licencier. L’intérêt de la Sécurité économique et sociale est de créer une solidarité entre toutes les entreprises, quel que soit leur secteur ou leur région : un peu comme si le coût de chaque salaire était partagé entre mon entreprise et toutes les autres entreprises.

Je suis engagée depuis de nombreuses années dans la préservation du foncier agricole comme bénévole à l’association Terre de liens. J’ai suivi de nombreux projets d’installation de paysans et je constate toujours combien les conditions du démarrage sont délicates en terme de revenu. Notre structure permet de résoudre une partie de l’accès à la terre en achetant par l’épargne collective le foncier agricole mais cela ne suffit pas, et cela ne règle pas tous les freins à l’installation, par ex le logement, le réseau de distribution, l’outil de production, etc. La mise en place de la Sécurité économique et sociale permettrait de leur garantir des revenus dès les débuts de l’exploitation et des les aider de façon automatique dans leurs financements.

Nous avons créé notre entreprise de crèmes glacées en 2014 sous forme de Société coopérative et participative (SCOP). Le but était de maintenir les emplois après un licenciement collectif.
Pour qu’elle devienne réalité, il a fallu lever énormément de fonds personnels pour investir dans notre outil de production et couvrir notre besoin en fonds de roulement (BFR). Le mécanisme de sécurité économique et sociale aurait facilité la création de notre SCOP et assuré sa pérennité dès les premières années.

Je suis auto-entrepreneuse. J’ai créé un atelier de poterie en septembre 2023 où je donne des cours de céramique. En phase de démarrage, j’ai dû investir dans du matériel lourd (un four), des consommables (émail, outillage, terre, etc). Dans le même temps, j’ai dû créer mon site web, imprimer des flyers, et rechercher ma clientèle. De ce fait, je touche actuellement peu de revenus, et je n’ai pu me lancer dans cette activité que grâce à mes économies, ce qui n’est pas donné à tout le monde.
Avec la Sécurité économique et sociale, j’aurais bénéficié d’un socle de revenu dès le premier mois de l’entreprise et une partie de mes investissements aurait été financée : voilà qui m’aurait permis un démarrage plus serein.

La transition écologique en France ne se fera pas sans une certaine décroissance des niveaux de production et de consommation. Ce ralentissement sélectif et maîtrisé de l’économie demande des nouveaux outils de planification et de nouvelles institutions. La Sécurité Économique et Sociale pourrait devenir l’un des piliers d’une économie post-croissance, un mécanisme de partage des richesses entre entreprises qui permettrait de garantir l’emploi tout en sécurisant le développement de l’économie sociale et solidaire.

En 1994, j’ai co-créé la société Novaxel, éditeur de logiciel de Gestion électronique de documents (GED) et pendant 30 ans, j’ai accompagné des dirigeants d’entreprises dans le cadre du Réseau Entreprendre. Aujourd’hui à la retraite, j’étudie et m’engage financièrement dans des projets portés par des femmes. Mais le cycle est toujours le même : soit les dirigeantes prennent tous les risques en autofinançant leur développement, soit elles font rentrer des financiers, soit elles vendent … mais l’emploi est souvent le grand perdant !
La Sécurité économique et sociale soutient cette nouvelle économie engagée avec de nouveaux emplois créateurs de richesses sociétales et d’innovation ambitieuse, comme le défi climatique… et les Dirigeantes ont une belle place à prendre !

A l’heure d’une profonde mutation de nos sociétés sous les coups de boutoir des transformations technologiques et de la financiarisation de l’économie, le monde du travail doit conserver sa capacité à être producteur de droit et de protection.
La cohésion démocratique et sociale doit en effet reposer sur une capacité d’émancipation/protection qui doit être connectée sur les activités productives et leur utilité sociale.
Le propre de la politique est de favoriser cette recherche permanente ; la république française a su incarner une voie singulière en ce sens et je soutiens, en tant que mutualiste et coopérateur, le projet de sécurité économique et sociale qui peut permettre d’articuler les mutations évoquées, l’avenir de l’emploi et la dynamique des entreprises.
