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par | 24 janvier 2025

Le manque de sens au travail : causes profondes, impacts et leviers de transformation

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Saviez-vous que près de 7 salariés français sur 10 vont au travail mécaniquement, voire à reculons, selon une étude Ipsos ? Ce chiffre alarmant met en lumière une réalité grandissante : le manque de sens au travail.

Mais que signifie réellement cette notion abstraite au juste ? Quelles sont ses causes, ses origines et ses conséquences sur les organisations et sur le bien-être des travailleurs ? Et quels leviers peuvent être actionnés pour aider les salariés à retrouver du sens dans leur quotidien professionnel ?

Zoom sur cette crise silencieuse mais bien réelle, qui touche toutes les strates de la sphère professionnelle.

Le sens au travail : de quoi parle-t-on ?

Notion plurielle et subjective, le sens au travail est sujet à l’interprétation et dépend avant tout de l’appréciation de chacun.

Projet Sens, une association de dirigeants engagés pour redonner du sens au travail, a tenté de formaliser ce concept avec la définition suivante :

« Le sens au travail est l’alignement ressenti entre ce qui se passe dans l’entreprise (en termes de management, de contenu et de finalité du travail…) et ce qui est vécu et attendu par le salarié, notamment à travers les missions, la transmission et la contribution à quelque chose de plus grand. »

Selon l’Anact, le sens au travail serait aussi le résultat de trois facteurs complémentaires :

  1. L’utilité sociale : mon travail est-il utile aux autres, à l’entreprise, aux clients, à la société, à l’environnement… ? Suis-je fier de travailler dans cette société ? À quoi contribue ma production concrètement ?…
  2. La capacité de développement : mon emploi me permet-il de réaliser mon plein potentiel et de m’épanouir professionnellement ? De développer mes compétences ? D’apprendre de nouvelles choses, de me perfectionner et de progresser dans ma carrière ?
  3. La cohérence éthique : mon activité et la culture de mon entreprise sont-elles alignées avec mes valeurs personnelles et mes principes éthiques ? Suis-je en phase avec les modes de fonctionnement internes, les décisions stratégiques et les pratiques managériales ?…

L’évolution de la quête de sens au travail au fil des siècles

Il est intéressant de rappeler que le travail a, pendant longtemps, été exclusivement perçu comme une activité pénible et contraignante. Cette représentation se reflète dans l’étymologie même du terme. En effet, le mot « travail » vient du latin tripalium, un instrument de torture à trois pieds !

Pendant des siècles, le travail a en effet été considéré comme une simple contrainte nécessaire à la survie des individus. La notion d’épanouissement à travers le travail n’émerge véritablement qu’au siècle des Lumières, où il commence à être perçu comme une contribution au progrès et comme un moyen d’action pour rendre le monde meilleur.

Lors de la révolution industrielle, le rapport au travail évolue encore : mécanisation, division du travail, déshumanisation des tâches… C’est dans ce contexte qu’apparaît la notion d’aliénation, introduite par Karl Marx, selon laquelle le travailleur est dépossédé de son travail, de son produit et de lui-même.

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Puis, avec les luttes sociales pour l’amélioration des conditions de travail, la reconnaissance des droits syndicaux, l’avènement des métiers intellectuels et les innovations technologiques, le travail commence peu à peu à être envisagé comme une potentielle source d’épanouissement individuel.

En 2018, l’anthropologue américain David Graeber théorise le phénomène des “bullshit jobs”, avec son ouvrage éponyme, qui pointe du doigt les emplois abrutissants, perçus comme vides de sens ou inutiles à la société et caractérisés par le fait que « leur disparition ne ferait absolument aucune différence ».

Mais c’est véritablement dans le sillage de la crise sanitaire que la question du sens au travail prend toute l’ampleur qu’on lui connaît aujourd’hui. En effet, la pandémie, les confinements successifs et la mise en place du télétravail ont fortement bouleversé le rapport au travail et ont fait émerger une remise en question collective quant à l’utilité, la finalité et le sens même du travail. Ainsi, selon un sondage Opinion Way pour l’Anact, en 2022, 21 % des salariés disaient s’interroger plus sur le sens de leur travail qu’avant la crise sanitaire.

Ce phénomène s’est notamment traduit par une vague de démissions massives à l’échelle mondiale, avec près de 48 millions de départs aux États-Unis en 2021 (Source : Le Monde) et 520 000 démissions par trimestre en France fin 2021, du jamais vu. (Source : France Travail).

La pandémie a également mis en exergue la volonté d’agir et de se rendre utile pour contribuer de façon concrète aux enjeux planétaires grandissants, tels que l’urgence climatique et les inégalités sociales.

Les causes profondes du manque de sens au travail

Aujourd’hui, d’après le baromètre 2024 du sens au travail réalisé par So Many Ways, 34 % des actifs disent manquer de sens dans leur travail.

Les causes de ce ressenti, à la fois intrinsèques et extrinsèques, varient selon les individus, l’environnement de travail, le secteur d’activité, le métier exercé…

Voici quelques-unes des principales causes du manque de sens au travail :

Un désalignement avec les valeurs personnelles

Selon une étude menée par Audencia et Job That Make Sense, 81 % des actifs considèrent le décalage entre leurs convictions personnelles et les valeurs de leur entreprise comme le principal déclencheur de leur quête de sens au travail.

En effet, cette absence d’alignement sur des principes fondamentaux tels que la justice sociale, la transparence organisationnelle, le développement durable ou encore l’écologie peut être à l’origine de conflits éthiques profonds. Ces divergences se traduisent souvent par des désaccords avec les pratiques managériales, des réticences à suivre les politiques internes et par une dissonance morale avec les orientations stratégiques de l’organisation.

À terme, ce sentiment peut pousser le travailleur à remettre en question son emploi, voire sa trajectoire professionnelle dans son ensemble.

Un manque d’utilité sociale

Le sentiment d’utilité occupe également une place centrale dans le sens au travail. Comme le révèle l’étude de l’Anact, 68 % des sondés qui trouvent du sens dans leur activité professionnelle déclarent exercer un métier utile.

Pour la plupart d’entre eux (68 %), cette utilité s’inscrit dans une dimension collective : contribuer à la société, proposer un service public, servir la population, participer à la protection de l’environnement, garantir la santé ou la sécurité des biens et des personnes…

Pour le reste des sondés (23%), l’utilité au travail est plutôt d’ordre personnel : exercer une activité qui donne le sentiment d’être indispensable, qui procure de la joie, qui favorise les interactions humaines, qui permet de monter en grade, ou qui donne tout simplement le sourire aux gens…

L’absence d’impact social ou écologique

D’après l’enquête d’Audencia et de Job That Make Sense, la quête de sens répond également, pour 57% des professionnels, à la volonté de contribuer aux enjeux de la transition écologique et/ou sociale. D’ailleurs, la prise de conscience de l’urgence écologique, sociale et sanitaire serait le deuxième élément déclencheur de la quête de sens au travail, pour 45 % des sondés.

En outre, au moment de choisir un emploi, l’impact positif sur la société et / ou sur la planète est un critère déterminant pour 54 % des candidats. Cela est encore plus marqué chez les jeunes générations : 66 % des 18-24 ans déclarent en effet y accorder une importance majeure.

Un désintérêt pour le travail exercé

Le manque de sens peut également avoir un lien avec le contenu même du travail exercé. Cela peut notamment être causé par :

  • La réalisation de tâches monotones, mécaniques et répétitives, perçues comme inutiles et vaines ;
  • Une incompréhension quant à la finalité réelle de son activité ;
  • Une faible autonomie, responsabilisation et trop peu de liberté d’initiatives ;
  • Un manque de réalisation personnelle ;

De mauvaises conditions de travail

Mais le manque de sens n’est pas toujours lié à la nature de l’activité exercée. Parfois, il est tout simplement le résultat de conditions de travail inadaptées, telles que :

  • Une rémunération peu attractive ;
  • Un mode de management autoritaire ou peu stimulant ;
  • L’absence de liens humains forts et d’un sentiment d’appartenance ;
  • Un déséquilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle ;
  • L’absence de soutien au sein de l’entreprise ;
  • De trop fortes exigences émotionnelles ;
  • Des rapports sociaux conflictuels avec les collègues et / ou les supérieurs hiérarchiques ;
  • Un travail trop intense, exigeant et fatigant ;
  • Une charge mentale excessive ;
  • Une mise au placard ;
  • Un manque de reconnaissance ;

L’absence de perspectives professionnelles

La possibilité de se former et d’évoluer professionnellement est une autre composante essentielle du sens au travail. Cependant, près de 3 travailleurs sur 10 n’ont pas le sentiment de pouvoir progresser dans leur carrière, et 2 sur 10 n’ont pas l’impression de pouvoir apprendre ni se perfectionner dans leur métier, d’après l’étude de l’Anact citée plus haut.

Quels sont les impacts du manque de sens au travail ?

Le manque de sens dans le cadre professionnel a des impacts à bien des égards, à la fois sur le bien-être individuel et sur la performance des entreprises.

Voici quelques-unes des principales conséquences du manque de sens au travail :

Une hausse des risques psychosociaux

En 2023, près d’1 salarié sur 2 se considérait en détresse psychologique et 1 sur 3 en risque de burn-out, selon les chiffres du dernier baromètre d’Empreinte Humaine et d’OpinionWay rapportés par Les Échos.

Or, l’exercice d’une activité perçue comme incohérente, inutile ou dénuée de valeur ne fait qu’exacerber ce mal-être. La perte de sens au travail augmente en effet les risques psychosociaux (RPS) et les troubles associés, tels que le stress, le burn-out (épuisement professionnel), le bore-out (ennui au travail) ou encore le brown-out.

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Les chiffres du baromètre QVCT (Qualité de Vie et des Conditions de Travail) 2024 réalisé par Qualisocial avec Ipsos sont aussi très parlants : deux Français sur trois se disent insatisfaits de leur vie. Quand on sait que 72 % des actifs accordent une place centrale au travail dans leur existence (Source : étude So Many Ways), il devient évident que le sens dans la sphère professionnelle est un levier essentiel pour améliorer le bien-être et la santé des individus.

Une hausse du turn-over et de l’absentéisme

Selon le rapport Du sens à l’ouvrage – Comprendre les nouvelles aspirations dans le travail, réalisé en juin 2023, 43% des actifs envisagent de quitter leur emploi dans les 2 ans pour un autre qui ait plus de sens, dont 59 % des moins de 35 ans. En outre, les salariés qui trouvent du sens au travail sont 3 fois plus susceptibles de rester dans l’entreprise.

L’absence de sens au quotidien a donc un impact direct sur l’engagement des collaborateurs, sur leur motivation et sur leur fidélisation et peut générer, pour la société, une forte augmentation du taux d’absentéisme et du taux du turn-over.

Un impact sur les performances de l’entreprise

D’après le baromètre Qualisocial, 53 % des employés français sont désengagés au travail, 35 % sont passifs et seuls 12 % sont engagés. En outre, 67 % disent aller travailler « mécaniquement, voire à reculons ».

Ce désengagement se traduit par une motivation réduite, un manque d’implication dans les tâches du quotidien, une baisse de l’efficacité opérationnelle et une hausse du quiet quitting, ou démission silencieuse.

Pour l’organisation, cela s’accompagne inévitablement d’une baisse des performances, de pertes financières et de coûts significatifs. En effet, on estime que chaque salarié désengagé coûte 14 310 € par an à l’entreprise, selon l’IBET (Indice de bien-être au travail).

Comment redonner du sens au travail ?

Au sein de l’entreprise, plusieurs leviers peuvent être activés pour renforcer le sens du travail. En voici quelques exemples :

  • Clarifier, renforcer et partager la vision stratégique de la société avec les collaborateurs ;
  • Impliquer les équipes de terrain dans les prises de décisions stratégiques ;
  • Rompre le fonctionnement en silos ;
  • Faire preuve d’écoute et ouvrir le dialogue pour mieux comprendre les causes sous-jacentes du manque de sens et travailler main dans la main avec les collaborateurs pour y répondre ;
  • Communiquer, en interne, sur les actions RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) menées : éco-conception, économie circulaire, achats responsables, gestes éco-friendly… ;
  • Améliorer l’égalité salariale femmes-hommes ;
  • Repenser les parcours professionnels et faciliter l’accès à la mobilité interne, qu’elle soit horizontale ou verticale ;
  • Renforcer le sentiment d’appartenance et la cohésion d’équipe, à travers des activités et événements, tels que du team building, des séminaires, du bénévolat… ;
  • Améliorer la QVT (Qualité de vie au travail) ;
  • Adopter un style managérial qui valorise les efforts et réussites individuelles et collectives ;
  • Promouvoir l’inclusion et la diversité ;
  • Livrer des feedbacks individuels réguliers en tant que manager pour renforcer la motivation et écouter les besoins des collaborateurs ;
  • Adopter des pratiques de gestion éthiques, conformes aux valeurs de l’organisation ;
  • Aider les salariés à comprendre la finalité de leurs missions à court, moyen et long terme ;
  • Offrir à chacun une vision claire de son rôle, de sa contribution et de l’impact de ses actions sur l’entreprise ;
  • Adopter de nouveaux modes d’organisation du travail favorisant l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée : télétravail, semaine de 4 jours, flex office, etc. ;

Malgré ces nombreux outils à disposition des entreprises pour renforcer le sens au travail, 85 % des dirigeants n’ont pas prévu de répondre à cette problématique, soit parce que ce n’est pas important pour eux (23 %) soit parce qu’ils considèrent l’avoir déjà fait (62 %), selon le rapport Du sens à l’ouvrage.

Le projet de loi SES pour replacer le sens au cœur du travail

Le projet de loi SES (Sécurité Économique et Sociale) prévoit de prélever une part de la richesse produite par les sociétés afin de la redistribuer à parts égales entre tous les acteurs économiques, qu’il s’agisse de travailleurs indépendants ou de grandes entreprises. Cette redistribution prendra la forme d’une allocation fixe et mensuelle par emploi en équivalent temps plein, qui sera directement financée par les entreprises elles-mêmes, selon un pourcentage déterminé en fonction de leur création de valeur.

Ce mécanisme novateur, porté par des valeurs de justice sociale, d’égalité et d’équité, constitue un puissant levier d’action pour transformer en profondeur le rapport au travail et replacer le sens à sa juste place, c’est-à-dire en tête des priorités.

Favoriser l’emploi choisi

Trop souvent, l’insécurité économique pousse les travailleurs à accepter des emplois « par défaut », sans prendre en considération leurs aspirations, leurs envies, et leurs compétences. En effet, 1 Français actif sur 3 affirme regretter son choix de carrière (Source : étude de JobTeaser 2023) et la moitié des jeunes actifs de 18 à 30 ans (49 %) admet avoir choisi son premier poste par hasard (27 %) ou par nécessité (22 %), selon l’Observatoire National du Premier emploi réalisé par IPSOS pour My Job Glasses en 2022.

Or, grâce au versement d’une allocation mensuelle et inconditionnelle par emploi proposé par la SES, les entreprises seront en mesure de recruter davantage de salariés, ce qui permettra de dépasser le plein emploi. Cela revient à créer une situation dans laquelle ce sont les individus qui choisiront leurs emploi et non les entreprises qui sélectionneront leurs travailleurs.

De leur côté, les travailleurs bénéficieront d’un éventail d’offres bien plus large et varié. Ils pourront ainsi se montrer plus sélectifs et exigeants dans le choix de leur emploi et se tourner vers des postes réellement en phase avec leurs aspirations, leurs ambitions, leurs prétentions salariales, mais aussi leurs valeurs et principes éthiques. Ils pourront par exemple s’accorder le luxe de prendre en compte dans leur décision des critères comme l’engagement RSE de l’organisation, la culture d’entreprise ou encore l’utilité sociale de l’activité… Autant de facteurs clés dans le sens du travail.

Faciliter la reconversion et l’évolution professionnelles

Selon l’étude menée par Audencia et Job That Make Sense, 42 % des salariés ont entrepris une transition professionnelle afin de trouver un emploi plus vecteur de sens (reconversion, changement d’organisation ou de poste, entrepreneuriat…).

Cependant, pour ceux qui n’ont pas encore franchi le pas, de nombreux freins, notamment d’ordre financier, subsistent. Les principaux obstacles cités sont :

  • La perte de revenus potentielle (pour 52 % des répondants) ;
  • Le coût lié à la transition professionnelle (inactivité, financement d’une formation…), pour 39 % des sondés ;
  • Un besoin d’accompagnement dans la démarche (30 %) ;
  • Un manque de compétences ou d’expérience (29 %) ;
  • La peur du changement (27 %).

En multipliant et en diversifiant les offres d’emploi, la SES pourrait lever un bon nombre de ces barrières. Ce dispositif va en effet considérablement faciliter les projets de transition professionnelle des salariés, qui se verront offrir plus d’opportunités d’évolution et de mobilité. Grâce à un marché de l’emploi plus accessible et plus dynamique, ceux qui le souhaitent pourront également envisager plus facilement de se reconvertir vers d’autres métiers ou secteurs plus riches de sens.

Valoriser les métiers porteurs de sens les moins bien payés

Contrairement à certaines idées reçues, le sens au travail n’est pas le monopole des cols blancs. D’après le rapport de la DARES « Quand le travail perd son sens », paru en août 2021, les professions qui semblent offrir le plus de sens sont les métiers du care et du social : aides à domicile, aides soignantes, aides ménagères, agents d’entretien, mais aussi enseignants, assistantes maternelles, formateurs, acteurs de l’action sociale et de l’orientation… Les ouvriers qualifiés du bâtiment et les agents de maîtrise du BTP sont également cités parmi les métiers les plus porteurs de sens.

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À l’inverse, sont considérés comme les métiers les moins enrichissants : les employés des banques et assurances (notamment les cadres) ; les caissiers ; les employés de libre-service ; les employés de la comptabilité ; les ouvriers des travaux publics, de la manutention, des industries de process ; les secrétaires de direction ; les vendeurs…
Malheureusement, un grand nombre de secteurs essentiels, comme la santé et l’éducation, souffrent d’une sous-valorisation financière malgré leur impact sociétal majeur.

Grâce au système de répartition des richesses proposé par la SES, les sociétés auront une plus grande marge de manœuvre dans leur politique salariale et seront en capacité de proposer des salaires équitables et justes. Ainsi, les professions pénibles et sous-payées pourront bénéficier d’une revalorisation financière, incitant plus de travailleurs à se tourner vers des métiers utiles à la société et riches de sens.

Encourager la création d’entreprises à mission

Près de la moitié (45 %) des actifs pense que le sens au travail ne peut se trouver que dans des organisations engagées dans des actions RSE, ESS ou des associations, selon l’étude d’Audencia et de Job That Make Sense.

En attribuant une allocation emploi fixe à tous les acteurs économiques, y compris les indépendants, les porteurs de projets et les start-ups, la SES va ouvrir la voie à une véritable démocratisation de l’entrepreneuriat. Les individus souhaitant gagner en autonomie et en indépendance professionnelle pourront ainsi plus sereinement franchir ce cap et se lancer dans une activité non-salariée. Ils seront aussi en mesure de faire passer la question du sens et de l’utilité sociale avant les intérêts économiques, et envisager plus facilement de créer des entreprises à mission, des associations et des organisations à impact environnemental et sociétal fort.

En replaçant ainsi les individus au centre de la création de valeur, le dispositif de la SES permettra de repenser intégralement le choix de l’emploi en France et de replacer le sens au cœur du travail : un levier essentiel au bien-être de chacun, mais aussi à la création d’une société plus juste, solidaire et résiliente.

Photo de Andrea Piacquadio: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/heureuse-femme-ethnique-assise-a-table-avec-ordinateur-portable-3769021/

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