Au cœur des débats publics depuis de longues années, la question de la revalorisation du salaire des enseignants revient régulièrement sur le devant de la scène.
Alors que la pénurie d’enseignants qualifiés pénalise actuellement deux tiers des élèves français, selon le dernier rapport Pisa publié par l’OCDE, la récente hausse du point d’indice et les dernières mesures mises en place, telles que le Pacte, interrogent : quelle est aujourd’hui la rémunération des professionnels de l’éducation en France ? Les récentes augmentations font-elles le poids face à l’envergure des enjeux portés par cette profession ? Et suffisent-elles réellement à renforcer l’attractivité de la filière de façon efficace et durable ? Les réponses dans cet article.
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Quel est le salaire des enseignants en France ?
En 2024, le salaire annuel moyen d’un enseignant du secondaire en début de carrière en France est de 30 935 € brut, selon un rapport de l’OCDE.
Toutefois, en fonction du type de poste, du niveau d’enseignement (primaire, secondaire, supérieur), de la discipline enseignée, de l’ancienneté et de la zone géographique, les salaires des professeurs français sont très disparates.
Comment le salaire des enseignants est-il calculé ?
La rémunération des enseignants titulaires en France fait l’objet, à l’instar de celle des autres fonctionnaires d’État, d’une grille indiciaire officielle et d’une évolution progressive. À cela s’ajoutent plusieurs primes et indemnités.
Voici les principaux éléments pris en compte dans le calcul de la rémunération des professionnels de l’éducation :
Le traitement indiciaire
Le traitement indiciaire brut, ou traitement de base, est déterminé par :
- Le grade : classe normale, hors classe, ou classe exceptionnelle pour les enseignants des écoles et du secondaire. Chaque grade est composé de plusieurs échelons.
- L’échelon : la rémunération augmente de façon périodique, à mesure que l’enseignant progresse dans sa carrière, selon un système d’échelons. À chaque échelon correspond un indice de rémunération.
- Le corps d’appartenance : professeur des écoles, professeur certifié ou professeur agrégé.
- L’indice majoré (IM) : chaque échelon correspond à un indice qui est multiplié par la valeur du point d’indice pour obtenir le traitement brut.
Pour connaitre le traitement mensuel d’un enseignant, il faudra utiliser la formule suivante :
Traitement brut mensuel = Indice majoré x Valeur mensuelle du point d’indice
Ainsi, un professeur des écoles en début de carrière avec un indice de 390 perçoit un traitement indiciaire brut mensuel de : 390 × 4,92278 (point d’indice 2024) = 1919,88 €.
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Les primes et indemnités
Le salaire de base de l’enseignant peut également être complété par plusieurs primes et indemnités. Certaines s’appliquent à l’ensemble des professeurs indépendamment de leur situation professionnelle, tandis que d’autres sont exclusives à certaines fonctions ou activités.
Voici quelques exemples de primes et d’indemnités proposées aux fonctionnaires de l’Éducation nationale :
- Les heures supplémentaires effectives (HSE) ou annuelles (HSA), pour rémunérer des activités complémentaires (soutien scolaire après les cours, remplacement de courte durée, surveillance d’heures d’études…) ;
- Les indemnités pour missions particulières (IMP) : directeur d’école, conseiller pédagogique, professeur principal, tuteur… ;
- Les indemnités en cas d’exercice dans un réseau d’éducation prioritaire (REP) ;
- La prime d’attractivité, versée tous les mois à certains agents de l’échelon 1 à 9 de la classe normale, d’un montant de 400 € à 3 370 € brut annuels ;
- La prime d’équipement informatique (176 € brut annuels) ;
- L’ISAE (indemnités de suivi et d’accompagnement des élèves), qui s’élève à 2 550 € brut annuels, ou l’ISOE (indemnités de suivi et d’orientation des élèves) ;
- Le supplément familial de traitement (SFT) accordé selon le nombre d’enfants à charge ;
- La nouvelle bonification indiciaire (NBI) : une prime accordée aux professeurs titulaires occupant certains postes qui requièrent des responsabilités ou une expertise spécifiques ;
- L’indemnité de résidence : en fonction de la commune d’affectation de l’enseignant, une majoration salariale peut être appliquée ;
- La prime d’entrée, pour les enseignants en début de carrière, pour leur première année de titularisation, à hauteur de 1 500 € versés en deux fois ;
- …
Voici, à titre d’exemple, la grille des rémunérations de base à temps plein des professeurs des écoles de classe normale au 1er janvier 2024, selon les données du ministère de l’Éducation nationale :

→ Bon à savoir : le gouvernement met à disposition des agents du ministère de l’Éducation nationale un outil de simulation de rémunération pour connaitre ses prétentions salariales en fonction de sa situation personnelle et professionnelle.
Quels sont les derniers dispositifs de revalorisation du salaire des enseignants ?
Suite à une hausse historique du budget du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, plusieurs mesures de revalorisation salariale des enseignants ont été mises en place, dès la rentrée scolaire 2023. Ces dispositifs visent, entre autres, à améliorer les conditions de travail des professeurs et à renforcer l’attractivité de ces métiers.
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La hausse du point d’indice dans la fonction publique
Essentiel pour calculer les salaires des agents de la fonction publique en France, le point d’indice est une valeur de référence utilisée dans l’obtention du traitement indiciaire brut des fonctionnaires. En effet, comme expliqué en amont, le traitement brut mensuel est obtenu en multipliant l’indice majoré par la valeur du point d’indice. Cet indicateur, instauré en 1983, fait régulièrement l’objet d’augmentations suite à des négociations entre les instances syndicales et gouvernementales.
Au 1er juillet 2023, la valeur du point d’indice a été augmentée de 1,5 %, passant ainsi de 4,85 € à 4,92 € d’une année sur l’autre. Cette majoration a donc entrainé une hausse du traitement indiciaire brut des enseignants.
En outre, l’attribution de 5 points d’indice majoré a été appliquée à partir du 1er janvier 2024 à l’ensemble des fonctionnaires, ce qui se traduit par une revalorisation salariale mensuelle brute d’environ 25 € par mois.
Voici un exemple concret pour mieux comprendre l’impact de l’augmentation du point d’indice dans la fonction publique sur le salaire des enseignants :
-> Avant la revalorisation du point d’indice
Prenons l’exemple d’un enseignant avec un indice majoré de 500, correspondant à un poste de milieu de carrière. Avant la revalorisation, en juin 2023, la valeur du point d’indice était fixée à 4,85 €. Le traitement indiciaire brut mensuel se calculait ainsi :
500 × 4,85 = 2 425 € brut par mois, soit 29 100 € par an.
-> Après la revalorisation du point d’indice
Depuis juillet 2023, suite à la hausse de la valeur du point d’indice à 4,92 € et à l’attribution de 5 points d’indice supplémentaires, le même enseignant voit son indice majoré passer à 505.
Le calcul sera donc le suivant :
505 × 4,92 = 2 484,2 € brut par mois, soit 29 815 € par an.
Pour cet enseignant, la majoration du point d’indice a donc entraîné un gain mensuel de 59,60 €, soit 715 € par an.
Cette revalorisation est donc relativement modeste, notamment au regard de la hausse du coût de la vie.
Le Pacte enseignant
Mis en place à la rentrée scolaire 2023-2024, le Pacte enseignant est une mesure destinée à revaloriser la profession, grâce à la reconnaissance financière de missions supplémentaires réalisées par les fonctionnaires volontaires. L’objectif est d’améliorer les conditions salariales des professeurs, de renforcer l’attractivité de la filière et de répondre aux besoins éducatifs des établissements.
Le Pacte enseignant couvre plusieurs missions, parmi lesquelles :
- Sessions de soutien scolaire ou d’approfondissement pour élèves en difficulté ;
- Aide aux devoirs après les heures de classe ;
- Appui à la prise en charge d’élèves à besoins particuliers ;
- Participation à des projets pédagogiques ou éducatifs locaux ;
- Missions de lutte contre le décrochage scolaire ;
- Remplacements de courte durée ;
- Intervention dans le cadre des dispositifs “stages de réussite” et “école ouverte” ;
- Encadrement de la découverte des métiers au collège ;
- Rôle de référent numérique ;
- …
Ce dispositif indemnitaire permet aux instituteurs qui remplissent ces missions de se voir verser des primes supplémentaires, rémunérées 1 250 € brut par an et par mission, sous forme de parts fonctionnelles de l’ISAE ou de l’ISOE.
Autres mesures de revalorisation salariale
En outre, depuis septembre 2023, les professeurs bénéficient d’une hausse de leur rémunération sans condition, par le biais de plusieurs mesures :
- Le doublement des primes statutaires : les indemnités spécifiques (ISAE pour le 1er degré et ISOE pour le 2nd degré) sont doublées pour atteindre 2 550 € brut annuels, et tous les professeurs voient leur salaire augmenter d’au moins 125 € net par mois (entre 174 € à 251 € net mensuels pour les enseignants de 1 à 10 ans d’ancienneté dans le 1er degré) ;
- La hausse de la prime d’attractivité en début de carrière, revalorisée pour les enseignants pendant leurs 15 premières années après leur prise de poste (jusqu’à l’échelon 7) et étendue aux professeurs stagiaires. Désormais, tous les titulaires, conseillers principaux et psychologues de l’éducation nationale débutent leur carrière avec une rémunération nette supérieure à 2 000 € par mois ;
- Une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat, entre 300 € et 800 € brut pour les agents rémunérés jusqu’à 3 250 € brut par mois, et qui devrait concerner 50 % des agents de l’État ;
- …
Ainsi, un enseignant doté de 7 ans d’ancienneté a vu sa rémunération revalorisée de + 266 € net a minima entre 2023 et 2024 (Source : Education.gouv).
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Une revalorisation des salaires des enseignants encore trop faible pour ces métiers en tension
Bien que ces majorations marquent une avancée non négligeable dans la revalorisation des salaires des professeurs, elles restent, comme le soutiennent les différentes organisations syndicales, très insuffisantes au regard de la baisse du pouvoir d’achat cumulée et de l’inflation, qui s’élevait à +5,2 % en 2022 et à 4,9 % en 2023 (Source : Economie.gouv).
Très controversé, le Pacte enseignant a notamment fait l’objet de nombreuses critiques. Les détracteurs dénoncent en effet des missions trop chronophages et mal rémunérées ainsi qu’une impossibilité d’effectuer davantage de tâches face à un accroissement de la charge de travail. Des retards de paiement ainsi que des dérives, telles que des missions sortant du cadre légal, ont également été signalés.
Pendant l’année scolaire 2023-2024, près de 255 000 enseignants ont signé le Pacte, soit moins d’un agent sur trois, et un gain moyen annuel brut de 2 408 € a été généré, selon un récent bilan (Sénat.fr).
De manière générale, la hausse des salaires induite par l’ensemble des mesures de revalorisation a été, d’après les organisations syndicales, rongée par l’inflation et ne permet pas de combler le retard accumulé pendant des années sans majoration salariale.
En outre, les salaires des enseignants restent à la peine face à ceux des autres fonctionnaires de catégorie A qui percevaient une rémunération moyenne de 3 800 € net en 2020, soit supérieure de 1 000 euros à celle des enseignants, selon le journal Le Monde.
D’ailleurs, selon le rapport 2024 de l’OCDE, la France affiche une rémunération salariale des enseignants très inférieure à celle de ses voisins européens.
En effet, sur la période 2021-2022, le salaire annuel d’un enseignant du secondaire en début de carrière s’élevait à 30 935 euros brut en France, contre 81 080 euros au Luxembourg, 61 457 € en Allemagne, 41 453 euros en Suède, 35 596 euros en Espagne et 33 402 euros en Belgique francophone.
Cet écart est particulièrement marqué chez les fonctionnaires de plus de 15 ans d’ancienneté (soit plus de 70 % de la profession), dont les salaires sont inférieurs de 16 % par rapport à la moyenne des pays de l’OCDE. La rémunération de ces enseignants n’a en effet pas du tout évolué en 8 ans.
Quant aux professeurs de collège, leurs salaires statutaires ont progressé de 15 % entre 2015 et début 2023 sans tenir compte de l’inflation. Or, si l’on tient compte de la hausse des prix, leurs rémunérations ont en réalité stagné (+ 1%) en l’espace de 8 ans, contre une augmentation moyenne de 4 % dans les autres pays de l’OCDE.
Selon les chiffres rapportés par Le Monde, depuis l’augmentation salariale opérée en septembre 2023, un titulaire débute avec une rémunération de 2 100 € net, mais ne dépasse les 2 400 € qu’après 17 ans s’il n’effectue pas d’heures supplémentaires. Il lui faudrait plus de 25 ans pour atteindre un salaire de 2 700 €.
Les enjeux liés à la revalorisation salariale des enseignants
Véritables piliers dans la création d’une société éclairée, inclusive et équitable, les enseignants jouent un rôle clé dans le développement intellectuel, personnel, social et émotionnel des citoyens de demain.
Or, la précarité salariale de ces métiers a aujourd’hui un impact massif sur la qualité de l’éducation française.
-> Une pénurie d’enseignants à l’échelle nationale
Le milieu éducatif souffre, depuis de longues années, d’une forte pénurie de professionnels qualifiés. Selon les données du ministère de l’Éducation, près de 3 200 postes sont restés vacants à l’issue des concours en 2024, sur un total de 27 589 postes ouverts, soit près de 11,5%.
Par ailleurs, d’après un rapport du Sénat, les dernières données révèlent 2 836 démissions d’enseignants en 2021-2022, ce qui représente une augmentation spectaculaire de + 567 % en l’espace de 10 ans. En outre, près de 18 % des professeurs envisagent de quitter la profession dans les 5 prochaines années, selon l’OCDE.
Les causes de cette pénurie d’enseignants sont multiples : des salaires jugés insuffisants, une détérioration des conditions de travail, des classes surchargées, une progression salariale lente et une filière dont l’attractivité est en plein déclin.
-> Des conditions de travail qui se détériorent
Alors que le volume d’heures de cours des professeurs à l’école élémentaire en France est de 900 heures par an, il s’élève à 740 heures annuelles en moyenne dans les pays de l’OCDE, selon le rapport de l’Organisation.
D’autre part, c’est en France que les effectifs scolaires sont les plus élevés, avec une moyenne de 22 élèves par classe à l’école élémentaire, contre 19 dans l’ensemble des pays membres de l’OCDE.
-> Un impact sur le niveau scolaire des élèves
Comme le révèle le dernier rapport PISA 2022, cette pénurie d’enseignants impacte dangereusement le niveau scolaire des élèves français, qui affiche une baisse sans précédent. Parmi les élèves ayant participé à ce test, 67 % d’entre eux sont scolarisés dans un établissement dont le principal ou le proviseur a déclaré que la capacité à dispenser l’enseignement était mise à mal par un manque de personnel. En d’autres termes, deux tiers des élèves ont vu leur niveau scolaire baisser à cause du manque d’enseignants. En 2018, cette proportion était de seulement 17 % (Source : Le Monde). La France arrive ainsi en tête des pays de l’OCDE où le taux d’élèves touchés par la pénurie de professeurs a le plus augmenté.
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Comment revaloriser durablement les salaires des enseignants grâce à la loi SES ?
Comme on peut le constater, la revalorisation des salaires des enseignants français répond, plus que jamais, à des enjeux sociétaux de premier ordre. Et les mesures déployées par le gouvernement sont encore trop timides pour permettre aux professionnels de l’éducation de sortir durablement de cette précarité salariale persistante.
Face à ce constat, le projet de loi Sécurité économique et sociale (SES) propose des pistes de solutions innovantes pour redonner ses lettres de noblesse à cette profession essentielle.
La SES a vocation à mutualiser une part de la richesse générée par les organisations privées, afin de la redistribuer en fonction du nombre d’emplois, entre l’ensemble des sociétés, de tous secteurs et de toutes tailles, des travailleurs indépendants aux grandes entreprises.
Concrètement, le dispositif prévoit une contribution basée sur un pourcentage des flux de trésorerie générés par chaque entreprise. Cette contribution est ensuite vouée à être redistribuée de manière égalitaire, sous la forme d’une allocation unique, fixe et mensuelle, attribuée pour chaque emploi en équivalent temps plein.
Par le biais de ce mécanisme de mutualisation, la SES pourra ainsi garantir à chaque salarié du privé un revenu minimum inconditionnel afin de revaloriser les bas salaires, de stimuler le plein emploi en diversifiant les opportunités, d’accroitre l’attractivité des métiers moins rémunérés…
Ce projet bénéficiera donc directement aux salariés du secteur privé, mais aussi, indirectement, aux salariés de la fonction publique, y compris aux enseignants.
En effet, avec l’instauration d’une allocation emploi universelle financée par les entreprises elles-mêmes, l’État n’aura plus besoin de mobiliser des fonds supplémentaires pour soutenir l’emploi dans le secteur privé. Des dispositifs tels que les exonérations de cotisations sociales (qui pèsent actuellement à hauteur de 88 milliards d’euros sur les finances publiques), n’auront alors plus lieu d’être et le recours aux aides sociales telles que le RSA ou la prime d’activité sera fortement réduit. Cela permettra de générer des économies substantielles, estimées à plusieurs dizaines de milliards d’euros par an.
Premier budget de la nation, l’Éducation nationale est considérée comme la priorité du gouvernement. Or, malgré une très légère augmentation de 132 millions d’euros dans le projet de loi de finances 2025, portant le budget du ministère de l’Éducation à 63 milliards d’euros, hors contributions aux pensions de l’État (Source : Education.gouv), il a été annoncé que 4 000 postes d’enseignants seraient supprimés à la rentrée 2025 (Source : Le Monde).
Il est donc clair que le budget public actuel ne permet, ni d’offrir des perspectives salariales attractives aux enseignants, ni même de sécuriser les postes actuels.
Par ailleurs, bien que l’État se félicite d’une hausse de 13,4 % des salaires des professeurs entre 2020 et 2024, aucun budget supplémentaire n’a pour le moment été prévu à cet effet pour 2025 (Source : Libération).
C’est ici que le dispositif SES peut changer la donne. Selon nos estimations, il permettra de libérer plus de 100 milliards d’euros dans les budgets publics. Ces ressources pourront alors être utilisées pour revaloriser durablement les salaires des enseignants et mettre un terme aux suppressions de postes qui fragilisent l’ensemble du système éducatif.
Cela aura pour effet d’améliorer considérablement les conditions de travail des professionnels de l’éducation, avec des opportunités de progression salariale claires, équitables et attractives, renforçant la motivation, l’épanouissement professionnel et le sentiment de reconnaissance. De telles mesures contribueront également à améliorer l’attractivité de ces métiers fondamentaux, à alléger la charge de travail du personnel éducatif et à pallier la pénurie d’enseignants qualifiés.
Ce dispositif pourra ainsi amorcer un véritable cercle vertueux : des professeurs plus nombreux, mieux rémunérés, reconnus et soutenus seront plus à même de dispenser un enseignement de qualité.
Ces leviers budgétaires pourront ainsi entrainer une amélioration significative des conditions d’apprentissage et du niveau scolaire des élèves français, réduisant ainsi les risques d’échec et de décrochage scolaire, favorisant l’égalité des chances et permettant aux jeunes générations d’accéder à de meilleures opportunités académiques et professionnelles. Autant de changements qui favoriseront l’émergence d’une société plus résiliente, durable et performante, moins exposée aux inégalités socioéconomiques.
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Photo de fauxels: https://www.pexels.com/fr-fr/photo/homme-portant-une-chemise-de-ville-grise-et-un-jean-bleu-3184317/